Реферат по предмету "Разное"


N° 40 Весна / hiver 2010

N° 40 Весна / HIVER 2010 За Веру и Верность!N° 41 ЗИМА /HIVER 2010 За Веру и Верность!Cérémonie au cimetière russe de Lemnos ETE 2010Comité de rédaction / Редакционная коллегия :Prince Alexandre A.Troubetzkoi avec l’aimable concours du Prince Alexandre Troubetzkoï (jr), Remerciements à tous ceux qui ont participé à la rédaction de ce bulletin en nous envoyant des articles ou leur intervention lors de la croisière pèlerinage de juillet. ^ Correspondance à adresser à / Адрес редакции : Prince A. TroubetzkoïAssociation du Souvenir de la Garde Impériale Russe14, rue Jean Bauvinon – 78350 Jouy-en-Josas - France33/1 39 56 64 62 - fax : 33/1 39 56 64 97 E-Mail : atroubetzkoi@orange.frATTENTION !NOTRE fête annuelle, jour de la Saint André, se déroulera le lundi 13 Décembre : voir en dernieres pagesВНИМАНИЕПраздник Гвардейского Объединения в день Св.Апостола Андрея Первозванного Состоится в этом году в Понедельник 13 декабря 2010От Председателя Гвардейского Объединения:С наступающими праздниками Рождества Христово и Нового года!^ Всех вас поздравляю с наступающими праздниками.Как я говорил в предыдущем Вестнике, этот год напомнил нам что 90 лет тому назад произошел исход из Крыма многих из наших отцов. Некоторые из нас приняли участие в Морском походе-паломчестве который, благодаря фонду Св.Апостола Андрея Первозванного и национальной Славы состоялся этим летом по многим местам, где началась эмиграция. Мы посетили Бизерту, Мальту, Афины, Лемнос, Галлиполи, Константинополь и Севастополь.^ По словам главного организатора похода В.И.Якунина поход имел две основные цели:напомнить России что «никогда более» не должна в нашей истории повторятся трагедия, которая постигла Россию в 1917 ом году, и внести «справедливость и историческую правду» по поводу этих событий.Интересно отметить что 90 летие исторического поворота России от в жизни отмечается по всей стране и в Крыму хоть иногда и скромнее чем этот поход.2го и 3го ноября состоялась историческая конференция в Москве в РИСИ (Российский Институт Стратегических исследований) под покровительством Попечительского Совета Новоспасского Монастыря в Москве, который каждый год совершает паломничество на остров Лемнос, производит там раскопки для востановления русского кладбища и установил памятник, на котором упомянуты все те кто погибли на этом острове. Недавно вышел фильм «Русский Лемнос» из серии «Русские без России» Никиты Михалкова (руководитель проэкта Е.Н.Чавчавадзе).^ 16 го ноября в посольстве России во Франции, тоже отмечен роковой 90летний юбилей и так же 17го ноября в Севастополе как это было объявлено в предыдущем вестнике.Хочу тоже напомнить что другое важное событие происходит в момент выпуска вестника и касается года России во Франции: в музее Инвалидов началась выставка музея Гвардии (государственного Музея Эрмитажа). Выставка тоже содержит экспонаты из Л.Г. Казачьево Музея в Курбевуа.В субботу 4го сентября в Реймсе состоялось открытие памятника экпедиционному корпусу.Во время церемонии раздался гимн «Боже Царя Храни...» который напомнил нам что экпедиционный корпус посланый в 1916 году на фронт Шампании являлся частъю Императорской Армии. Событие так же напомнило нам ,что город Реймс не забывает своих русских защитников.Одновременно стоит напомнить что большой памятник посвященный экспедиционному корпусу будет скоро установлен в Париже напротив моста Александра III. Проэкт скульптора В.А.Суровцева одобрен министром культуры Франции Ф.Митераном после конкурса в котором участвовали несколько скульпторов (В.А.Суровцев является автором памятника Генералу Маркову на Дону, генерала Скобелева в Плевне и многих других среди которых памятник Нормандия- Неман в Ле Буржэ).Наконец 22 сентября проходила церемония у могилы неизвестного солдата на площади Этуаль на которой присутсвовали многие русские организации. Значок Гвардейского Объединения нес Кн Николай А.ТрубецкойНадо с радостъю отметить, что на всех упомянутых выше мероприятиях, были представители нашего Объединения, что очередной раз доказывает, что мы не напрасно существуем и с достоинством помним девиз Гвардии «За Веру и Верность».Кн. А.А.Трубецкой ^ Editorial du Président : Comme chaque année, je présente à tous les membres et leurs familles mes meilleurs vœux pour les fêtes de fin d’année et de la Naissance du Christ.Comme je l’avais annoncé dans le bulletin précédent, cette année nous rappelle qu’il y a 90 ans nos pères ont quitté la Crimée. Certains d’entre nous ont pris part à la croisière pèlerinage organisée par la Fondation Saint André le Premier appelé et la Fondation pour la gloire nationale russe. Cette croisière nous a permis cet été de visiter les hauts lieux qui représentent le début de l’émigration depuis la Crimée, tels que : Bizerte, Malte, Athènes, Lemnos, Gallipoli, Constantinople et Sébastopol.^ Selon le principal organisateur de cette croisière, V.I Iakounine le but recherché était double :Rappeler à la Russie que « Plus jamais » dans notre histoire ne doit se reproduire la tragédie que connut la Russie en 1917 et apporter le témoignage de la « vérité historique et de la justice » sur cette période.Il est intéressant de noter que ce 90eme anniversaire du tournant tragique de l’histoire de la Russie est rappelé partout en Russie et en Crimée de façon parfois plus modeste que la croisière pèlerinage.Les 2 et 3 novembre se déroulait a Moscou à l’institut des recherches stratégiques, une conférence organisée sous le patronage du Monastère Novospasskoïe de Moscou qui chaque année organise un pèlerinage sur l’ile de Lemnos, y fait des fouilles pour reconstituer le cimetière russe et a édifié un monument commémoratif portant les noms de tous ceux qui périrent sur cette ile.Le 16 novembre l’ambassade de Russie en France organise une manifestation à la mémoire de ce jubilée tragique et le 17 novembre une autre cérémonie se déroulera à Sébastopol comme cela a été annoncé dans le bulletin précédent.Je veux aussi rappeler un événement majeur qui se déroule au moment de la parution du présent bulletin dans la cadre de l’année croisée France-Russie : le musée des Invalides accueille le Musée de la Garde de Saint Petersbourg (Musée de l’Ermitage). Cette exposition est complétée par les pièces prêtées par le Musée des Cosaques de Courbevoie.Le 4 septembre à Reims fut inaugurée une plaque commémorative du corps expéditionnaire russe. Au cours de la cérémonie a retenti l’Hymne « Dieu sauve le Tsar » pour nous rappeler que le corps expéditionnaire était une partie de l’armée impériale. Cet événement rappelle aussi que la ville de Reims n’a pas oublié ses défenseurs russes.On peut aussi annoncer qu’un grand monument dédié au Corps expéditionnaire russe sera érigé en 2011 à Paris en face du Pont Alexandre III. Le projet du sculpteur russe V.A. Surovstev a été approuvé par le ministre de la culture Fréderic Mitterrand a l’issue d’un concours auquel ont participé plusieurs sculpteurs.(V.Surovtsev est l’auteur de nombreux monuments tels que celui du General Markov sur le Don, du General Skobelev à Pleven, et bien d’autres dont le monument à la mémoire de l’escadrille Normandie Niémen au Bourget.Rappelons aussi que le 22 septembre, L’Union de la Garde a participé à la cérémonie de la Flamme Place de l’Etoile en même temps que d’autres organisations russes. Le fanion de notre association était porté par le Prince Nicolas A. Troubetzkoï.Il est important de constater qu’a tous les événements indiqués ci-dessus participaient des membres de l’Union de la Garde, ce qui nous permet de constater que nous portons avec honneur la mémoire de la devise « Foi et fidélité ». ^ Prince A. TroubetzkoïAllocution prononcée par le Prince Alexandre A. Troubetzkoï, Président de l’Association du Souvenir de la Garde Impériale au début du pèlerinage en mer consacré au 90° anniversaire de «  l’exode russe » (Bizerte, Malte, Athènes, Lemnos, Gallipoli, Constantinople et Sébastopol)1920 – 2010Les troubles du XX siècle ont disséminé plusieurs vagues de Russes dans le monde entier. Ici nous représentons essentiellement les descendants de ce qu’on appelle communément la première vague de l’émigration, descendants de ceux qui durent quitter la Russie après la révolution et la guerre civile.Les lieux que nous visiterons nous rappelleront avec force par quoi sont passé nos pères, et ce d’autant plus que parmi nous se trouvent les descendants ou parents de ceux qui n’ont pas survécu aux épreuves et qui sont enterrés à Bizerte, Malte, Athènes, Gallipoli, Lemnos et bien d’autres lieux funestes qui accueillirent l’exode depuis la Crimée.Notre histoire s’est développée de façon paradoxale. Quand le pouvoir bolchevique a tenté de rayer la notion même de Russie pour la remplacer par « pays des soviets » et créer une nouvelle civilisation qu’en Occident les soviétologue définirent comme composée de « homo sovieticus », récupérant cette appellation cynique inventée par les dissidents russophobes, à l’extérieur de la Russie des patriotes russes continuaient a être fiers de s’appeler « Russes ».A cette époque on inculquait en Russie d’abord officiellement avant que cela n’entre dans les esprits que les citoyens vivant dans le pays sont « soviétiques »sachant que l’appellation soviétique prévalait largement aux appellations définissant la nationalité.^ Cela était confirmé par les paroles mêmes de l’hymne soviétique.On ne peut toutefois passer sous silence que la période soviétique a rempli quelques pages glorieuses de notre histoire telles que l’héroïsme de la nation pendant la deuxième guerre mondiale, mais aussi les performances incontestables dans le domaine de la science, de l’art, de la culture qui s’accompagnaient, il faut le mentionner, par de grands sacrifices imposés à la population.Il faut également rappeler comme me le disait le Prince Zourab Tchavtchavadze ici présent qu’à l’intérieur même du pays, vivaient un nombre important « d’émigrés intérieurs »qui subirent de lourdes épreuves pendant la période du totalitarisme soviétique et de la lutte antireligieuse. Ils contribuaient dans la mesure du possible à conserver à l’intérieur du pays l’identité russe, l’idée russe ou plus simplement le monde russe.A ce propos, je préfère de loin la notion « émigrés intérieurs »à celle de « dissidents » du fait que parmi ces derniers on rencontrait (pas toujours mais beaucoup trop souvent) une catégorie de personnes qui s’opposaient non seulement à tout ce qui était soviétique mais aussi russe.Toujours est-t-il qu’un nombre important de ceux qui se considéraient russes et surtout avaient la liberté de l’afficher sans y ajouter l’abréviation URSS, se trouvèrent a cette période du XX siècle en dehors de la Russie ou ils acquirent par leur conduite et leurs talents le respect dans tous les pays où ils vivaient.De nombreux émigrés ont conservé leur passeport Nansen parce que ce passeport indiquait la nationalité « russe »même si cela s’accompagnait du statut « refugié russe ».Moi-même, né à Paris après la deuxième guerre mondiale, j’étais jusqu'à l’âge de 16 ans « refugié russe » par le choix de mes parents et j’avais un passeport Nansen. Or ce passeport ne donnait pas les mêmes droits et possibilités que ceux accordés aux citoyens des pays dans lesquels ils vivaient.Je ne vais pas m’étendre sur ce que les émigrés ont apporté dans le domaine économique dans les pays dans lesquels ils ont été dispersés, il en est de même dans le domaine de l’art, de la littérature, de la musique, de la philosophie, la technologie, l’art militaire et bien sur la spiritualité et la construction d’églises. Cela pourrait être le thème d’un autre exposé. Toujours est t’il que des exemples seront cités par d’autres conférenciers descendants des émigrés russes.Je dirai simplement que nos pères nous ont transmis une haine profonde du bolchevisme et plus généralement du communisme, nous inculquant en même temps le sentiment aussi profond d’appartenir à un pays qui n’étant pas notre « rodina » (patrie au sens du lieu de naissance) devait être perçu comme notre « otechestvo » (patrie au sens des racinespatrimoniales).Utilisant cette richesse de la langue russe qui possède ces deux dénominations pour parler de patrie, mon père trouvait honnête de m’inculquer ce particularisme et disait : « tu es né en France, pays qui nous a recueilli et qui t’offre ton éducation. Il est donc honnête de dire que c’est ta « rodina » (patrie de naissance). Par contre ton « otechestvo » (patrie de tes racines) est la Russie, ne l’oublies pas ! »^ Cette notion nous a été inculquée avec une telle force, qu’à notre tour nous la transmettons aux générations suivantes.On rencontre aujourd’hui assez souvent des enfants issus de la troisième, quatrième et même de la cinquième génération qui parlent couramment le russe. Et il est encore plus étonnant que dans certaines familles dans lesquelles la langue et la culture russe avaient été perdues, les nouvelles générations sont subitement attirées par le désir d’apprendre le russe, étudier en Russie, y travailler et même d’y fonder des familles, c.à.d. rechercher ce qui est le plus fondamental, les racines russes.Revenons à nos pères. Le plus important est qu’ils on fondé en exil ce « Monde russe » convaincus qu’un jour cela serait utile à la Russie. Ils étaient animés du sentiment qu’il n’est pas simple de vouer à l’oubli sa culture, sa spiritualité et son patriotisme.Manifestant une loyauté à l’égard du pays dans lequel ils résidaient, (dans les pays occidentaux cela s’appelle « une intégration réussie »), ils conservaient la spiritualité russe orthodoxe et l’amour envers la Russie, ce qui contribuait à ne pas sombrer dans l’apathie du désespoir alors que tout semblait perdu. Maintenant je souhaite dire quelques mots à propos de l’  «association du Souvenir de la Garde Impériale » qui fut créée en 1924 et existe jusqu’ à présent, actuellement sous ma présidence.Apres l’exode des années 20, de nombreuses structures ont été crées par l’émigration russe à partir des éléments qui composaient la société civile russe. C’étaient des associations, des corporations, des éditions, des associations professionnelles et sociales, des cercles ou encore des communautés Orthodoxes et des paroisses. Pour la formation du clergé des séminaires et instituts théologiques furent créés et pour les jeunes des lycées, des gymnases, des corps de Cadets et des camps d’été.Parmi ces organisations existait le ROVS (Union Russe Interarmes). Crée sous la forme d’un état major politico-militaire, le ROVS servait tout d’abord à maintenir le contact entre les cadres officiers pour le cas ou une nouvelle option militaire se présenterait pour éliminer le pouvoir des soviets. Parmi les sous ensembles du ROVS ou parallèlement à celui-ci, furent crées des corps de Cadets, l’association de Gallipoli, l’association des Marins, des associations régimentaires, (des régiments Drozdovski, Markovtsi, Kornilovtsi, Alexeievtsi et bien d’autres) De la même façon fut créée l’Union de la Garde pour regrouper les associations des régiments de la Garde Impériale. L’union de la Garde tient son origine à l’initiative du General Wrangel.Apres la disparition des derniers officiers de la Garde Impériale, leurs enfants, petits enfants et maintenant arrière petits enfants prirent sur eux la charge de perpétuer ce qui avait été crée par ceux qui chassés de leur terre natale avaient fondé l’Union de la Garde.Ainsi dans les années 1990, nous descendants des officiers de la Garde Impériale, qui avaient été reçus au sein de l’Union de la Garde en qualité de futurs continuateurs, sommes venus a la conclusion que nous ne pouvions plus appeler Union de la Garde notre association puisque nous n’étions pas officiers de la Garde Impériale. Nous décidâmes de changer le nom en « Association du Souvenir de la Garde Impériale ».Cependant dans la conversation il n’est pas rare que nous parlions « d’Union de la Garde » conservant la nouvelle dénomination pour les correspondances et événements officiels.En 2003 je reçus l’honneur mais aussi la responsabilité, en temps que fils d’un officier de la Garde Impériale (Mon père a servi dans le régiment des Grenadiers à Cheval de la Garde), de devenir le second président de notre association n’ayant pas été officier de la Garde Impériale. Je ne suis pas seul à supporter cette responsabilité : elle est partagée comme je l’ai dit plus haut par les descendants de la 2°, 3° et bientôt la 4° génération des descendants des officiers qui fondèrent l’Union de la Garde.^ Il n’est pas inutile de rappeler ici les paroles du General P.N.Krasnov :« Les traditions régimentaires sont les statuts non écrits d’une unité militaire. C’est ce qui élève l’âme de l’homme et au moment décisif de la mort, l’aide à surmonter la peur de mourir. »^ On veut espérer que cette « élévation de l’âme » accompagna l’Ataman et l’aida le jour de son Golgotha à Moscou il y a 63 ans.Notre mission diffère de celle de nos pères au sujet desquels mon prédécesseur W.N.Grekoff actuellement président d’honneur de notre association disait :« Comme ces personnes avec leurs qualités et leurs défauts manquent aujourd’hui à la Russie ».Dans les premières années de l’émigration, nos pères espéraient encore que leur exil serait provisoire, que le régime soviétique s’effondrerait et qu’ils rentreraient dans leur patrie. Croyant que tôt ou tard, il faudrait rétablir l’ordre d’antan, ils conservaient les traditions et l’éthique de la Garde et inculquaient à leurs enfants ces valeurs pour qu’ils soient prêts à être les dépositaires de cette richesse nationale.Afin de préserver le contact entre ce qui restait des unités de la Garde et leurs associations régimentaires, l’union de la Garde institua le 13 décembre (nouveau calendrier) comme fête de la Garde Impériale, CAD le jour ou l’Eglise commémore L’Apôtre Saint André le premier appelé. A cette fête étaient invités les officiers des unités de la Garde. Il faut rappeler que la Garde Impériale avait pour Patron le premier des disciples du Christ Saint André et la devise de la Garde est « FOI et FIDELITE ».Ce jour un office avec commémoration des défunts était célébré, puis tous les membres assistaient au repas de la Garde (selon la tradition de certains régiments les dames n’étaient pas présentes).Cette tradition s’est perpétuée jusqu’à nos jours et, le jour de Saint André nous nous recueillons sur les tombes des officiers de la Garde au cimetière de Sainte Geneviève des bois pour célébrer une panihida.Après au musée des Cosaques de sa Majesté, après un Te deum au cours duquel sont présentés les drapeaux et étendards des régiments qui sont en notre possession, nous organisons un diner pour les membres, maintenant en présence des dames. La décision d’inviter les dames fut prise par notre association en 2005 du fait que les descendants des officiers de la Garde comptent un contingent important et respecté de dames dépositaires des traditions de la Garde. De même que de nombreuses publications militaires avaient existé dans l’émigration, telles que « Le passé militaire » (Voiennaya Byl), « La sentinelle »  (Tchasovoi), et bien d’autres, l’Union de la Garde éditait le « Bulletin de l’Union de la Garde » (Vestnik Gvadeiskogo Obiedinenia ».Nous, les descendants, avons réussi à rétablir cette tradition et publions un modeste bulletin, qui relate des événements historiques essentiellement en rapport avec le glorieux passé de la Garde Impériale, l’histoire de la Russie et l’émigration. Nous publions aussi des articles qui nous viennent de Russie ou que nous trouvons dans l’internet.Ce dernier exemple me permet de souligner l’importance du besoin actuel d’unir nos efforts, multiplier nos contacts, échanger nos informations, notre expérience, nos témoignages entre nous, descendants qui ont connu des officiers de la Garde Impériale et les historiens russes, éditeurs, musées qui avec une approche peut être moins émotionnelle que nous, mais souvent en profondeur et avec non moins de respect et enthousiasme, éditent un grand nombre d’ouvrages, font des conférences, réalisent des films merveilleux, font des émissions de télévision, créent des musées (comme par exemple le musée de la Garde à Saint Petersbourg), étudient des archives et aident ainsi à perpétuer les meilleurs exemples du service de la Garde pour la patrie. Ceci est d’autant plus important si l’on se souvient que nos pères craignaient qu’après eux se perdraient les traditions, l’éthique, et la haute probité qui se transmettaient de génération en génération dans les régiments.^ Ici je veux aborder le sujet complexe et délicat de la relation historique entre la Garde Impériale et la Garde créée sous le régime soviétique.Nos pères qui sont restés fideles à leur serment après les turbulences de 1917 ne pouvaient reconnaitre la « Garde rouge » qui leur arrachait les épaulettes et les décorations gagnées au feu, ou encore passaient par les armes nombre d’entre eux, comme en fut témoin mon propre père.Des historiens soviétiques ont souvent donné en exemple la déclaration du Comte Ignatiev qui se considérait libéré de son serment par le fait de l’abdication de l’Empereur. Nos pères ne pouvaient l’accepter, considérant que tout serment est un acte pour la vie entière.En créant dans l’exil l’Union de la Garde », des organisations militaires et des amicales régimentaires, ils perpétuaient ainsi leur attachement à leur serment et ce, jusqu'à la fin de leurs jours.Pendant la deuxième guerre mondiale des unités de la Garde furent crées. Elles menèrent la guerre en défendant avec acharnement leur patrie et pourchassant l’ennemi depuis la Neva, la Volga ou le Caucase jusqu'à Berlin. Tout comme nos pères, nous saluons les exploits de ceux qui versèrent leur sang pour la Patrie, mais nous ne pouvons les considérer comme les successeurs de la Garde Impériale. De même l’armée de la Fédération de Russie comporte aujourd’hui des unités de la Garde. Nous sommes convaincus de leur attachement à leur patrie et leur disponibilité à la défendre jusqu'à la mort comme le furent nos pères, mais aujourd’hui encore nous ne pouvons les considérer comme les continuateurs historiques de la Garde Impériale.Voici pourquoi nous fêtons la Garde Impériale le 13 décembre, jour de la fête de l’apôtre Saint André le premier appelé comme le décidèrent nos pères et non pas le 2 septembre, jour de la Garde instituée en Russie, tout en sachant que cette date n’est pas choisie au hasard mais selon le jour ou dans l’histoire de la Russie le mot « Garde » est mentionné pour la première fois.Une situation similaire s’est produite en France, mais la rupture ne s’est pas faite de façon aussi profonde et prolongée comme ce le fut en Russie. Tout le monde connait la Garde Républicaine qui à Paris assure la Garde d’honneur, tout comme maintenant la Garde du Kremlin. Elle accompagne les événements présidentiels, reçoit les hauts dignitaires des pays étrangers. Malgré la succession des régimes en France ce régiment est fier de puiser son histoire depuis Louis XIV. Ce régiment a en effet survécu aux régimes monarchiques, napoléoniens, républicains, a participé aux conflits des XVII, XVIII , XIX, et XX siècles, fut dissous et reconstitué à plusieurs reprises, mais il est fier aujourd’hui d’être le successeur de la Garde et de ses traditions du XVII siècle. Cet exemple n’est d’ailleurs pas le seul : j’ai moi-même servi dans un bataillon de chasseurs qui porte l’appellation « Bataillon de la Garde » (époque Napoléon III).En 2000 la question s’est posée en Russie de créer une brigade de la Garde appelée « brigade de Pierre le Grand », comportant des régiments aux noms prestigieux tels que « Preobrajenski », « Semionovski », « Ismailovski ». Nous y avions vu (espéré) la reprise de la tradition comme en France, mais il faut constater que le projet semble sommeiller.Voici ce que je voulais exprimer sur ce sujet en espérant que vous réagirez avec compréhension à ma franchise et à notre particulière perception de ce que nous souhaitons transmettre à la Russie, comme un testament et un témoignage de la fidélité aux traditions et au serment de nos pères.Ils n’on pas pu revenir en Russie mais par notre témoignage, nous pouvons partout ou cela est possible, y compris pendant cette croisière, rendre leur mémoire à la Russie.Cette croisière doit en effet nous rappeler l’importance de garder le souvenir de ceux qui firent ce chemin tragique de Bizerte, Lemnos, Gallipoli, Constantinople, et bien d’autres Golgothas au sud, au nord, à l’est et à l’ouest.^ Certains n’ont pas évité les tortures, les exécutions, le Goulag, la faim ...La Russie a perdu un nombre incalculable de personnes de grande valeur, qui auraient été si nécessaires à notre patrie surtout après la Première guerre mondiale.Aujourd’hui à notre grande majorité, nous –russes, nés à l’étranger ou  « compatriotes » comme on nous nomme dans les instances gouvernementales russes, non seulement nous nous intéressons, mais nous suivons avec émotion l’évolution de la Russie moderne, qui se développe progressivement selon une nouvelle voie, s’étant débarrassé du régime totalitaire et persécuteur de la religion.Lors d’un des tous premiers congres de « compatriotes » au début des années 90, Sa Sainteté le Patriarche Cyril qui était à l’époque Métropolite de Smolensk, déclara : « Il est temps de mettre fin à la guerre civile ».J’ai été impressionné à l’époque par cette phrase car, dans le contexte dans laquelle elle était prononcée elle s’adressait plus aux russes vivant en Russie, qu’à nous les descendants de ceux qui durent quitter la Russie. Il est vrai que la Russie des années 90 était encore jeune et ne s’était pas encore accoutumée au fait qu’elle était en train de tourner une page de son histoire. Les passions étaient encore assez fortes, et l’on ne pouvait imaginer alors un événement aussi important que notre pèlerinage tous ensembles là où furent exilés nos pères et d’où commença pour eux une existence toute nouvelle, à laquelle ils n’étaient nullement préparés.Ils s’habituèrent pourtant à cette existence, au cours de notre croisière nous verrons nous même les lieux que nous connaissons par leurs récits. Leur force de volonté, leur foi et leur probité les aida, leur rappelant en permanence les paroles du chant du régiment « Alexeevski » que leur « cause est juste ».En même temps qu’une haine profonde du bolchevisme et plus largement du communisme, ils conservèrent de façon aussi profonde leur patriotisme, qu’ils transmirent à leurs enfants et petits enfants nés comme moi et ma famille en dehors de la Russie. Ainsi nous pûmes conserver en même temps que notre éducation et notre culture occidentale, un sentiment profond de nos racines.Bien sur pour nous l’idée de « finir la guerre civile » résonne très fort. Dans plusieurs générations, la période de la révolution, de la guerre civile et tout se qui suivit sera pour nos lointains descendants un épisode historique de plus, au même titre que les nombreux événements qui ont rempli notre histoire comme par exemple : les invasions tataro-mongoles, le temps des troubles, celui de la « Bironovchina », le servage, ou encore les drames qui accompagnèrent le schisme de l’église (Raskol).Et cependant le XX siècle laissera dans la mémoire de l’histoire mondiale une place particulière, celle d’un paradoxe ou se côtoient un inoui développement technologique, et en même temps d’incroyables événements qui resteront dans la mémoire collective, mais pas forcement à l’honneur de l’humanité.Pour nous descendants de l’émigration, il ne s’est pas encore passé un siècle depuis la tragédie du peuple russe et, nous n’oublions pas, plus exactement nous ne pardonnons pas à ceux à cause desquels nos pères furent privés de patrie, et la Russie de leurs talents.Pour nous, la guerre civile fut une tentative de résister à l’introduction en Russie d’une expérience perfide et amorale, issue de l’utopie d’un penseur étranger, et reprise par les des forces impures (L’église, à commencer par le Saint Patriarche Tikhon, les qualifiait de sataniques) pour lesquelles l’identité nationale ne représentait pas un critère de dignité. Lénine disait lui-même « je crache sur la Russie ».L’écrivain Alexandre Kouprine le disait avec des mots très simples. Parlant de la guerre civile il écrivait : « l’issue de la guerre civile est simple, pour savoir qui vaincra, d’un coté la Patrie et de l’autre coté l’internationale »^ Au cours de la préparation de notre croisière, j’ai entendu la thèse que désormais l’idée même de diviser l’histoire en rouges et blancs avait perdu son sens.Nous ne pouvons en aucun cas être d’accord pour la raison même exprimée plus haut. La division blancs et rouges garde de notre point de vue tout son sens. Certaines plaies guérissent lentement et les cicatrices restent.^ Il est également intéressant d’évoquer ce que V.V.Poutine disait de la révolution, a savoir que le peuple a été trompé.« Vladimir Ilitch Lénine a dit un jour : « en règle générale, je crache sur la Russie, pour nous il est important de faire la révolution socialiste mondiale ». La Russie a été entrainée dans ce système de valeurs contre sa volonté, car le peuple n’attendait pas cela, il a été tout simplement berné car il attendait autre chose. Il attendait la paix et la terre pour les paysans. Souvenez-vous des slogans communistes ! On ne lui a pas donné la terre et il n’a pas eu la paix, il ya eu la guerre civile, la terre fut confisquée et les usines promises aux ouvriers ne leur ont pas été données. »(Allocution prononcée lors de la conférence du club Valdaï à Sotchi le 24.09.07)Par ailleurs il nous est difficile de supporter qu’en Russie subsistent des monuments, des mausolées, des noms de rues, de villes, de régions, qui évoquent ceux la mêmes, à cause desquels nos pères ont perdu le plus important : leur Patrie.La solution de ce problème si épineux qui permettrait pour tout russe de mettre un point final sur le sujet des rouges et des blancs, passe par la nécessité que la Russie fasse son auto analyse d’elle-même et du bolchevisme, tout comme en son temps l’Allemagne l’a fait sur la période de l’Hitlérisme.L’église Orthodoxe russe a déjà commencé à le faire, comme le témoignent ses sages prises de position sur Staline, que l’on cherche souvent à réhabiliter, surtout lors des commémorations de la victoire. De façon inconsciente, nous-mêmes commençons à le faire tous ensemble en participant à des actions telles que ce pèlerinage maritime.^ Regardons maintenant un autre aspect de l’émigration russe dans le monde entier.Nous, russes vivant à l’étranger, sommes souvent confrontés à la nécessité de défendre la Russie d’aujourd’hui contre la russophobie couramment répandue en Occident, et même à être amenés à défendre sa politique extérieure (comme par exemple lorsque l’Occident accusait la Russie de ne pas partager ses positions lors de son agression contre la Serbie). Nous avons également du prendre position pour défendre la Russie dans ses actions contre le terrorisme alors que les medias occidentaux parlaient « de l’oppression des peuples du Caucase du nord par la Russie ». Bien d’autres exemples existent. (Il faut reconnaitre que les événements du 11 septembre ont ouvert les yeux de certains, pour un temps au moins).J’ajouterai qu’il est apparu en Occident un phénomène de phobie contre l’Eglise orthodoxe russe qu’agitent non seulement certains medias mais aussi des personnes qui se réclament d’appartenir à la confession orthodoxe. Et cependant, de nombreux russes, descendants de l’émigration, sont prêts tout comme leurs pères à apporter leur contribution à la culture et la politique de la Russie, développer des relations d’affaire, défendre ensemble le nom de la Russie et bien sur participer à sa vie religieuse.Аainsi, nous apporterons notre participation pour le développement de la société civile russe.Nos ancêtres ont construit et développé la Russie. En quoi sommes-nous inferieurs ? Pourquoi pas nous ?Par ailleurs nous sommes en mesure d’apporter notre témoignage au sujet des traditions perdues en Russie et conservées par l’émigration. Par cette voie, nous russes de l’étranger sommes en quelque sorte la résonnance de ce qui doit être la voix unique de la Russie dans les pays que nous habitons, mais à condition que cette voix reflète cette grande traditionnelle et historique idée russe, sa culture, sa probité et sa spiritualité qui nous unit tous.Pour réaliser cela, nous sommes en quelque sorte les ambassadeurs dans les pays dans lesquels nous sommes disséminés et, ne demandons qu’une chose aux russes vivant en Russie : développer les contacts avec nous, nous reconnaitre, reconnaitre que nous sommes porteurs de cette Russie perdue à la suite de la révolution, et nous comprendre.Voici donc la principale valeur que nous attribuons à notre croisière. Elle nous permet une fois de plus de nous unir dans la compréhension, que le sacrifice de ceux qui ont subi les épreuves dans les lieux que nous visiterons sera a tout jamais le témoignage que nous appartenons tous à la grande nation russe, riche non seulement par sa culture, mais par l’héroïsme qui se manifeste quand cela est nécessaire, par son identité, et surtout par sa spiritualité.Il nous appartient à tous de faire connaitre au monde entier notre pèlerinage maritime, ce que nous verrons pendant les escales, et ce que nous entendrons pendant les conférences. Alors notre pèlerinage entrera dans l’histoire de la Russie et rappellera à tous les hommes russes que « plus jamais » ne doit se répéter ce que notre pays a subi au cours du cruel XX siècle.^ Que notre Seigneur protège ce grand pays qu’est la Russie, son peuple et sa spiritualité !Prince A ; Troubetzkoï le 14/07/2010 quelque part en mer Méditerranée Текст выступления Председателя Общества Памяти Императорской Гвардии Князя А.А. Трубецкого в начале исторического морского паломничества, посвященного 90-летию «русского Исхода» (Бизерта, Мальта, Афины, Лемнос, Галлиполи, Константинополь и Севастополь)1920-2010Смуты 20-го века разбросали несколько волн русских людей по всей Вселенной. Мы здесь в основном представляем потомков так называемой первой волны, т.е. тех, кто был вынужден после революции и гражданской войны покинуть Россию.Те места, которые мы посетим во время этого исторического паломничества, нам особенно явственно напомнят о том, через что прошли наши отцы, тем более что среди нас присутствуют потомки и родственники многих из тех, которые не перенесли тяжелых испытаний и были похоронены в Бизерте , Мальте, Афинах, Галлиполи, Лемносе, так же как и в других роковых местах Крымского исхода. Наша история разворачивалась парадоксально. Когда власть большевиков пыталась вообще стереть само понятие России, заменить её названием «страны Советов» и создать новую цивилизацию, которую на западе советологи определили как состоящую из «Homo sovieticus », подхватив это циничное название, придуманное в России русофобствующими диссидентами, за рубежом Русские патриоты продолжали гордиться своим званием «русские ».Тогда же в России стали внушать сперва официально, а потом и в быту, что люди, живущие в стране, суть люди «советские», причем слово «советское» весомо преобладало над словом, характеризующим национальную принадлежность.^ Об этом, в частности, свидетельствовали слова советского гимна.Нельзя, однако, забывать, что советское время вписало в нашу историю немало славных страниц, отражающих народный героизм во время второй мировой войны, а также выдающиеся достижения в науке, культуре и искусстве, которые, надо все же признать, сопровождались большими человеческими жертвами.Следует, кроме того, упомянуть, что внутри самой страны, как мне говорил здесь присутствующий кн. Зураб Михайлович Чавчавадзе, жило немалое число так называемых «внутренних эмигрантов», на долю которых выпали серьезные испытания в период советского тоталитаризма и богоборчества. Они, по мере возможности, способствовали сохранению внутри страны русской идентичности, русской идеи или, проще говоря, самого Русского мира.^ Кстати, я во многом предпочитаю понятию «диссиденты» понятие «внутренние эмигранты», поскольку среди «диссидентов» (хоть не всегда, но слишком часто) мы встречаемся с категорией людей, являющихся противниками не только всего советского, но и русского.Так или иначе, многие из тех, кто не просто считали себя Русскими, а, главное, имели свободу так себя называть без 4х-буквенной аббревиатуры СССР, оказались в этот период ХХ века за рубежом и заслужили своим поведением, порядочностью и способностями уважение во всех странах мира, в которых проживали.О желании подчеркнуть свою русскость свидетельствует сохранение многими эмигрантами Нансенского паспорта до конца жизни только потому, что в нем было указано гражданство «Русский», хотя бы и в формулировке «русский беженец».Я сам, родившись в Париже уже после второй мировой войны, был «русским беженцем» и до 16 лет, по желанию родителей, имел Нансенский паспорт. А ведь этот паспорт не давал тех же прав и возможностей, которыми располагал гражданин страны проживания!Я не стану говорить подробно о том, что Русские эмигранты сделали в области экономического развития в странах рассеяния, а также в сфере искусства, литературы, музыки, философии, инженерного и военного дела и, наконец, в богословии и церковном строительстве. Для этого потребуется отдельный доклад. Впрочем, мне известно, что по этой теме развернуто и со многими примерами перед вами выступят многие участники нашего паломничества из числа потомков русских эмигрантов. Скажу только, что наши отцы передали нам глубокую ненависть как к большевизму, так и вообще к коммунизму, одновременно взрастив в нас глубокое чувство принадлежности той стране, которая пусть уже не была нашей Родиной, поскольку в буквальном смысле мы не родились в ней, но всегда с гордостью воспринималась нами в качестве Отечества.Используя богатство русского языка, мой отец истолковал мне разные значения слов «Родина» и «Отечество». Он усматривал в этом некое справедливое распределение смыслов, говоря мне: «Ты родился во Франции, которая нас приютила и дает тебе образование. Поэтому справедливо для тебя считать ее своей Родиной. Однако Отечество твоё - не забывай этого! – Россия».^ Эту мысль наши отцы внушали нам с такой силой, что теперь мы в свою очередь в том же духе передаем её следующим поколениям.Нередко можно встретить среди третьего, четвертого или даже пятого поколения наших детей, свободно говорящих на русском языке. И еще более удивительно, что в некоторых семьях, в которых русский язык и культура оказывались утраченными, в новых поколениях возникает стремление изучать русский язык, ехать учиться в Россию, искать там работу и даже создавать семьи, т.е. искать пути единения с самым сокровенным: русскими корнями.Однако вернемся к нашим отцам. Главное заключается в том, что они создавали за рубежом этот «русский мир» будучи уверенными, что когда-нибудь это принесет пользу самой России. При этом их вдохновляло чувство, что не так-то просто предать забвению родную культуру, духовность и патриотизм.Проявляя лояльность к стране, в которой они жили (в сегодняшнем западном понимании это называется «успешной интеграцией»), они хранили православную русскую духовность и любовь к России, что помогало им не впадать в безнадёжное уныние, когда казалось, что всё уже потеряно.Теперь несколько слов об организации, именуемой «Объединение памяти Императорской Гвардии», которая была создана в 1924 году, существует до сих пор и ныне находится под моим началом.После исхода 20-х годов многие структуры, созданные русской эмиграцией на чужбине, основывали свою деятельность на элементах, присущих гражданскому обществу. То были объединения, корпорации, издательства, профессиональные и общественные движения, кружки или еще православные общины и приходы. Для духовенства создавались духовные академии, для молодого поколения лицеи, гимназии, кадетские корпуса, а также летние лагеря.Среди них была военная организация «РОВС» (Русский общевоинский союз). Созданный в качестве военно-политического штаба, РОВС первым своим назначением считал оказание поддержки взаимодействию офицерских кадров на случай возникновения возможности возобновления военных действий с целью свержения власти Советов. Среди многих подразделений РОВСа или параллельно с ним существовали такие объединения, как Кадетские корпуса, Галлиполийцы, Морское Собрание, казачьи объединения, различные полковые организации (полковые собрания, Дроздовцы, Марковцы, Корниловцы, Алексеевцы и многие другие).Аналогичным образом образовалось и «Гвардейское Объединение», в которое вошли объединения полков Императорской Гвардии. Оно было учреждено по инициативе генерала Врангеля.Когда последних офицеров Императорской Гвардии не стало, их дети, внуки, а теперь уже и правнуки взяли на себя груз ответственности быть продолжателями дела тех, кто, оказавшись в изгнании за пределами родной земли, основали «Гвардейское Объединение».В 90-х годах минувшего века мы, потомки офицеров Императорской Гвардии, принятые в «Гвардейское Объединение» последними его офицерами в качестве их будущих продолжателей, пришли к выводу, что, не будучи гвардейцами, не имеем права так именовать свою организацию. И решили назвать её «Обществом Памяти Императорской Гвардии», хотя в бытовых разговорах нередко по старой памяти продолжаем называть ее «Гвардейским Объединением», сохраняя новое название для официальных переписок и выступлений.В 2003 году мне как сыну офицера Императорской Гвардии (мой отец служил в Лейб-гвардии Конно- Гренадерском полку) выпала честь и ответственность стать вторым председателем нашего объединения, не бывшим офицером Императорской Гвардии. Эту ответственность я несу не один: со мной ее разделяют как я уже сказал потомки 2-го, 3-го, и уже скоро 4-го поколения тех офицеров, которые создавали «Гвардейское Объединение» и состояли его членами.^ Здесь мне хотелось бы напомнить слова атамана П.Н.Краснова :«Полковые традиции – это неписанный устав военной части, это то, что возвышает душу человека и в решительный смертельный час помогает ему победить страх смерти».^ Хочется верить, что это «возвышение души» сопровождало атамана и помогло ему в день его мученической голгофы в Москве 63 года тому назад. Наша задача отличается от цели наших отцов, о которых В.Н Греков, мой предшественник, ныне почетный председатель Гвардейского объединения, писал:« Как этих людей с их достоинствами и недостатками не хватает сегодняшней России».В первые годы эмиграции наши отцы ещё надеялись, что их изгнание будет временным, что советский строй рухнет и они вернутся на родину. Поэтому, веря, что рано или поздно им придётся восстанавливать былые порядки, они строго хранили гвардейские традиции и офицерскую этику, внушая своим детям понимание ценностей гвардейского этикета как будущим хранителям богатейшего национального достояния.Для сохранения сплоченности между остатками гвардейских частей и полковыми объединениями Гвардейское Объединение учредило праздничный день Императорской Гвардии 13 декабря по новому стилю, когда Церковь отмечает память св. апостола Андрея Первозванного. На этот праздник приглашались все офицеры и вольноопределяющиеся гвардейских частей. Напомню, что Императорская Гвардия находилась под покровительством Святого первозванного ученика и апостола Христова Андрея и что девизом ей служили слова « ЗА ВЕРУ И ВЕРНОСТЬ».В этот день служили молебен, поминали усопших, а затем все члены (тогда, по традиции некоторых полков, дамы не приглашались) собирались на гвардейский обед.Эта традиция сохранилась до сих пор. В день св. Апостола Андрея Первозванного мы, потомки гвардейцев, встречаемся на кладбище Сент-Женевьев-де-Буа и служим на обще-гвардейской могиле панихиду по усопшим офицерам.Затем в помещении музея Лейб-гвардии Казачьего полка после молебна и выноса сохранившихся у нас гвардейских штандартов и знамён начинается товарищеский ужин, но теперь уже с участием дам. Такое решение было принято нашим объединением в 2005 году в связи с тем, что в число потомков - ревнителей и хранителей памяти гвардейских офицеров входит многочисленный и весьма уважаемый женский состав.Наряду со многими периодическими военными журналами эмиграции, такими как «Военная Быль», «Часовой» и другими, силами Гвардейского Объединения издавался «Вестник Гвардейского Объединения».Нам, потомкам, удалось возобновить эту традицию, и мы издаем скромный небольшой «Вестник», в котором рассказывается об исторических событиях, связанных в основном со славным прошлым Императорской Гвардии, историей России и эмиграции. Мы также публикуем в нем некоторые статьи, которые получаем из России или находим в Интернете.Последний пример позволяет мне отметить, насколько важной и актуальной стала потребность в налаживании общения, обмена материалами, опытом, свидетельствами, научными исследованиями между нами, потомками, помнящими офицеров Императорской Гвардии, и российскими историками, издателями, музейными работниками, которые, может быть, менее эмоционально чем мы, но зато более основательно и с не меньшими уважением и энтузиазмом издают огромное количество книг, проводят конференции, снимают замечательные фильмы и телепередачи, открывают музеи (как, например, в Санкт Петербурге «Музей Гвардии»), изучают рукописи и архивы, помогая тем самым нашей совместной работе по увековечиванию славных примеров высокого гвардейского служения Отечеству. Это особенно важно, если вспомнить о том, как наши отцы боялись, что после них будут утрачены все традиции, этика и добропорядочность, которые передавались в гвардейских полках из поколения в поколение.Здесь мне представляется необходимым коснуться сложного и деликатного вопроса об исторической связи между Императорской гвардией и гвардией, созданной при Советском режиме.Наши отцы, оставшиеся в момент смут 1917 года верными Императорской присяге, не могли признать так называемую «красную гвардию», которая отнимала у них заслуженные ими на войне погоны и награды, и даже поднимала их на штыки, как это однажды довелось моему отцу видеть собственными глазами.^ Советские историки часто приводили в пример заявление графа Игнатьева, считавшего себя освобождённым от присяги фактом отречения Государя от престола.Наши отцы не могли с этим согласиться, потому что любая присяга является пожизненным актом.^ Создавая в изгнании «Гвардейское Объединение», военные организации и полковые собрания, они выражали тем самым именно верность своей присяге до победного конца.Во время Великой Отечественной Войны создавались советские гвардейские части, которые доблестно воевали за родину и гнали врага от берегов Невы, Волги и Кавказа до самого Берлина.^ Мы преклоняемся, как и наши отцы, перед подвигом тех, кто пролил кровь за Отечество, но мы не можем признать их преемниками Императорской Гвардии.В состав нынешних Вооружённых Сил Российской Федерации входят гвардейские части. Отнюдь не отрицая их преданность родине и готовность её защищать до смерти, как были готовы и наши отцы, мы не можем сегодня считать, что они являются историческим наследием Императорской Гвардии.Вот почему мы празднуем день Императорской Гвардии 13 декабря в день св. апостола Андрея Первозванного, как это установили наши отцы, а не 2-го сентября, когда день Гвардии отмечается в России, хотя нам хорошо известно, что этот день выбран не случайно, а в связи с первым упоминанием слова «Гварди


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